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Alexandre Coupal - truies en groupe

Ferme A. Coupal et fils : lauréate du Prix Responsables par nature 2020

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De bonnes pratiques d’élevage, de bonnes relations avec la communauté, de bonnes retombées à la ferme, voilà qui résume bien la philosophie d’entreprise d’Alexandre Coupal, lauréat 2020 du Prix Responsables par nature des Éleveurs de porcs du Québec. Un éleveur guidé par l’observation, l’intuition et l’innovation.

Une nouvelle régie d’élevage

Alexandre Coupal a fondé son entreprise en 2000, après avoir acheté la ferme de son père, pour exploiter un élevage de type naisseur de 600 truies à Saint-Bernard-de-Michaudville en Montérégie. En 2014, il a construit sa nouvelle maternité pour y abriter ses truies en groupes. « J’étais dans les premiers à procéder à ces changements en vue de la mise aux normes en matière de bien-être animal. Il existait peu de données sur cet aspect d’élevage. Avec l’usage, les méthodes ont évolué », mentionne-t-il.

« Pour bien gérer son troupeau, il faut développer son sens de l’observation. L’ordinateur t’indique qu’il y a un problème avec une truie qui ne mange pas la ration qu’elle devrait avaler, mais il faut bien observer les truies pour déceler pourquoi certaines ne s’alimentent pas suffisamment », relate Alexandre Coupal, qui est avisé de toute anomalie par une alerte sur son cellulaire.

Également, pour ne pas que les truies se sentent seules, Alexandre Coupal laisse jouer la radio, une méthode d’enrichissement de l’environnement de l’animal liée au bien-être des animaux. « Dans la mise bas, je la laisse ouverte en tout temps à un poste commercial, si bien que les truies entendent aussi bien de la musique que parler des gens. Ainsi, quand quelqu’un rentre dans la mise bas en parlant, les animaux restent calmes, car ils sont accoutumés aux voix et aux bruits ambiants. »

« Il faut être ouvert au changement et avoir une bonne capacité d’adaptation. Cela peut être déstabilisant au départ, car il s’agit d’une autre façon de faire. Tu ne sais pas comment les truies vont réagir dans tes bâtiments, mais lorsque, comme éleveur, tu as fait le tour d’une roue, tous, les animaux et les travailleurs, s’adaptent. Je ne reviendrais pas en arrière, ne serait-ce que pour la qualité de la régie et de l’environnement des truies. Les animaux sont vraiment calmes. »

 

Intuition, travail-famille et mieux-être

Au chapitre de la gouvernance, il a toujours préféré se laisser guider par l’aspect familial, la conciliation travail-famille, autant pour lui que pour ses deux employés, et par son intuition. « Je vise à maintenir une entreprise suffisamment grosse pour qu’elle soit rentable, mais pas au point que je doive y sacrifier ma vie familiale. Je m’applique pour améliorer ma productivité et le rendement de ma marge par de meilleures pratiques, c’est aussi rentable! Je peux ainsi m’assurer de faire les coins carrés et non ronds », lance-t-il.

Pour se tenir à l’affût des nouvelles tendances, Alexandre Coupal se fait un devoir d’assister à des conférences dans tous les aspects de la production. « Par exemple, j’assiste au Porc Show, où on peut aller découvrir les tendances des autres industries porcines partout dans le monde », illustre-t-il.

 

Participe aux recherches

Toujours dans l’optique d’être en avant du train, l’éleveur est engagé dans un groupe de recherche sur l’alimentation des truies. Depuis quelques années, il teste des nutriments et des suppléments. « Cela permet notamment de savoir à l’avance l’efficacité des produits qui entreront sur les marchés, car je les aurai testés sur mes truies », fait-il valoir.

 

Recours à un mentor

Une des bonnes pratiques à laquelle il a eu recours pour revoir sa gestion, et qui a été extrêmement bénéfique, a été de faire appel à un mentor. Il avait lancé son entreprise depuis cinq ans lorsqu’une mauvaise période, en 2010, ponctuée notamment de deux crises du syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP), lui est rentrée dedans, grevant ses budgets.

« J’ai ressenti, par la suite, le besoin de demander une aide extérieure au milieu porcin. Je voulais avoir les conseils de quelqu’un loin de mon entreprise et de mon secteur pour qu’il se penche sur la gestion globale de ma ferme », explique le gestionnaire.

Il a demandé à un voisin, un producteur laitier, issu de plusieurs générations de producteurs. Un des conseils qu’il lui a prodigué a été de s’entourer de plusieurs créanciers au lieu de miser sur un seul prêteur. « C’était plus facile ainsi de soutenir les besoins de croissance de mon entreprise. Avec plusieurs créanciers, par exemple, tous doivent s’entendre. Ils ne peuvent pas t’abandonner comme ils le veulent au premier creux subi par l’entreprise », a compris Alexandre Coupal.

 

Soucieux de l’environnement

Alexandre Coupal est aussi propriétaire de 50 arpents de terre qu’il loue à un producteur. Il s’assure toutefois que ce dernier use de bonnes pratiques. Le locataire sème notamment un engrais vert, à l’automne, qui permet d’ameublir le sol. Alexandre Coupal a par ailleurs aménagé des bandes riveraines pour protéger son sol arable et les cours d’eau.

Il a aussi, dès le début de la fondation de son entreprise, planté une haie brise-odeur le long de ses bâtiments et planté plusieurs arbres quatre ans plus tard au pourtour de sa propriété. Il utilise également des compteurs d’eau qui lui permettent d’éviter le gaspillage, mais aussi de maximiser la consommation d’eau par les truies en vérifiant si tous les points d’eau fonctionnent adéquatement et suffisent à l’abreuvement des bêtes.

Dons de viande et don de soi

Alexandre Coupal est également très près de sa communauté. D’abord, il accueille des stagiaires voulant travailler comme ouvrier en production porcine, mais aussi parfois des vétérinaires. « J’ai déjà effectué des stages, donc je trouve important de donner au suivant. »

Il remet également des dons de viande à la Fabrique de Saint-Bernard-de-Michaudville et à certains organismes qui organisent des tirages afin d’amasser des fonds. Au-delà des dons, il trouve important de donner un coup de main à la communauté et aux citoyens dans le besoin.

« J’ai réparé les bardeaux d’asphalte de la toiture d’une voisine qui avait besoin d’aide. Elle voulait me payer, mais je lui ai dit de donner au suivant à son tour. Pour moi, le bénévolat et le don de soi, c’est important. C’est ce que j’essaie d’inculquer d’ailleurs à mes trois enfants qui m’accompagnent parfois dans mes engagements communautaires », conclut l’éleveur.