Dernière journée des audiences
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Mise en marché collectiveUn expert américain confirme la nécessité d’une nouvelle formule de prix pour les porcs du Québec
À la dernière journée des audiences de la Régie, le 30 novembre, les Éleveurs ont fait témoigner Dermot Hayes, professeur émérite à l’Université d’Iowa State, qui étudie les marchés internationaux du porc depuis 32 ans.
M. Hayes a relevé le positionnement concurrentiel avantageux du Canada pour les marchés d’exportation. Il a souligné les occasions d’affaires d’expansion du porc au Japon et en Chine notamment et que le Canada, grâce à plusieurs mesures comme le retrait de la ractopamine et la signature d’accords commerciaux comme le Partenariat transpacifique global et progressiste. En comparaison, les États-Unis se trouvent dans un positionnement défavorable en raison du non-retrait généralisé de la ractopamine et de conflits commerciaux avec ses principaux clients que sont le Mexique et la Chine.
M. Hayes a souligné toutefois qu’en l’absence d’un signal de prix adéquat, la production porcine québécoise continuera à décliner. Ceci est contre-intuitif et inefficace alors que les marchés internationaux désirent importer encore plus de porcs du Québec.
Selon l’expert, la formule de prix du porc au Québec devrait se baser, idéalement, sur la valeur des coupes (cutout) québécoises. En l’absence de tels indicateurs, l’utilisation de la référence du cutout américaine permettrait à court terme de répartir les revenus entre les éleveurs et les transformateurs québécois pour tirer le plein potentiel du positionnement stratégique de la filière porcine québécoise. En réponse à une question formulée par un régisseur, M. Hayes a répondu que des contrats entre producteurs et transformateurs où le prix du porc est fixé à 95 % du cutout existent et se développent aux États-Unis.
En conclusion, M. Hayes retient que le recours à une formule fondée sur la référence des coupes aux États-Unis représente, dans l’intervalle, la meilleure solution pour le partage des revenus découlant de l’excellent positionnement du Canada au sein du marché.
Plaidoyers des Acheteurs
Le procureur d’Olymel a commencé son plaidoyer en répondant à une inquiétude de la Régie sur la pérennité du programme ASRA. Il a affirmé qu’il s’agit d’un débat exclusivement politique qui ne devrait pas influencer la Régie dans son processus décisionnel sur la fixation du prix du porc au Québec.
Sur la question du prix, Olymel rappelle que la Convention vise un « prix concurrentiel » des porcs. Selon leur procureur, ceci est différent d’un objectif de partage équitable des revenus et des risques en provenance des marchés. Pour Olymel, la formule de prix actuelle est encore d’actualité et reflète bien le marché américain, contrairement à la référence du cutout. Olymel et les autres Acheteurs demandent donc à la Régie de rejeter la proposition d’ajustement à la formule de prix pour inclure un élément du cutout dans la formule de prix.
Tous les Acheteurs ont plaidé qu’ils ne reconnaissent pas de caractéristiques ayant une valeur supplémentaire au porc Qualité Québec en comparaison avec le porc américain de commodité, outre la ractopamine, qui est déjà suffisamment compensé selon eux. Il s’opposent donc à l’établissement d’une prime pour reconnaître la qualité du porc produit au Québec, tel que demandé par les Éleveurs.
Enfin, Olymel a tenté de recadrer le débat en fonction de sa capacité de payer. Ainsi, les Acheteurs se sont tous déclarés à l’aise avec une proposition d’Olymel de conserver la formule de prix actuel en y incluant une compensation quand le prix chute substantiellement sous le coût de production des éleveurs.