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Le ministre Lessard souhaite une approche filière et des politiques d’appui stables

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Pour accueillir le nouveau ministre du MAPAQ, Laurent Lessard, lors de l’assemblée générale annuelle des Éleveurs, David Boissonneault a mis la table en lui rappelant trois des grands enjeux des Éleveurs : obtenir un meilleur prix du marché, compter sur des outils pour la sécurité du revenu, notamment une ASRA bonifiée et garantie à long terme, et obtenir un programme d’investissement répondant aux besoins des éleveurs.

Après avoir salué le travail d’équipe du président sortant et souligné son leadership, M. Lessard a reconnu le bon travail des Éleveurs qui ont présenté des dossiers étoffés et qui ont ainsi contribué, par leur argumentation, à l’annonce d’un fonds de 95 millions $ qui sera destiné, notamment au bien-être animal. Du même souffle, le ministre a souligné qu’il annoncerait prochainement les détails de l’application de ce programme en tenant compte des représentations des Éleveurs auprès de son ministère. « Nous sommes à définir les paramètres, a indiqué le ministre. Dans les prochains jours, nous devrions annoncer les critères d’accès. »

Par ailleurs, le ministre, a dit avoir été étonné, en prenant connaissance, de diverses sources, dont une présentation de La Coop fédérée, des sommes importantes générées par le secteur des viandes, notamment le secteur porcin. « Je vois beaucoup d’argent dans le système. (…) On veut que tout le monde puisse bénéficier des efforts réalisés, tant pour la production que la biosécurité à la ferme. C’est toujours une question de partage entre chacune des chaînes pour que tout le monde arrive à en bénéficier correctement. Je suis sûr que vous travaillez là-dessus parce que si les propriétaires d’abattoir non pas de clients, c’est-à-dire les producteurs, ils vont perdre des parts de marché, mais quand le producteur va bien, toute la chaîne va bien. C’est une question d’équilibre et de stabilité, car on sait qu’en affaires, le pire ennemi de l’investisseur, c’est le doute », a fait valoir M. Lessard.

Il a alors souligné l’importance de réduire ce doute lié au marché, parfois créé par l’instabilité politique, par l’élaboration de politiques et de cadres financiers stables. Il a confirmé qu’il travaillera en ce sens avec son homologue canadien et que les programmes de sécurité du revenu comme l’ASRA sont là, non seulement pour rester, mais que son gouvernement cherchera à les bonifier pour permettre aux éleveurs d’évoluer dans un contexte où ils seront payés par le marché et non par les programmes d’assurance.  « En général, c’est le marché qui devrait payer l’éleveur parce que lorsque le marché le paye, il conserve son rendement », illustre le ministre.

Selon lui, un environnement d’affaires stable devrait faire partie de la politique bioalimentaire que veut adopter son gouvernement à l’automne. Pour y arriver, il compte préconiser une approche filière par laquelle on pourra se donner des objectifs de croissance. « Le travail est à faire pour qu’en novembre on ait une meilleure idée de ce que pourrait être la filière de production », a mentionné le ministre.

Bonification de l’ASRA

Le ministre a par la suite accepté de prendre quelques commentaires de l’assemblée malgré son horaire chargé. Concernant l’appui à l’investissement, un délégué lui a mentionné que les producteurs se prévaudront d’un tel programme, si plusieurs conditions étaient réunies, dont une bonification de l’ASRA, un élément indissociable d’un prix concurrentiel et d’un programme d’appui à l’investissement. À propos des bonifications demandées par les Éleveurs, le ministre a indiqué qu’il devait aussi s’en remettre à La Financière qu’il compte d’ailleurs rencontrer incessamment à ce sujet en affirmant que certaines facettes, relativement à ces points, se règleront bien.

Avant de quitter, le ministre a interpellé les Éleveurs pour qu’ils continuent de collaborer avec lui, avec la rigueur habituelle propre à l’organisation, notamment quand viendra le temps de rencontrer le ministre des Finances en vue de la préparation du budget dans le cadre d’une nouvelle politique bioalimentaire. « Il faut se prendre six mois d’avance pour le budget, et nous aurons besoin d’un bon plan d’affaires pour aller au bâton. Quand tu as le bâton entre les mains, tu n’as pas peur de manger des coups », a conclu le ministre.